La névrose de classe
- Nathaly Francois - Psychogénéalogiste - Coach -
- 12 avr. 2018
- 2 min de lecture

Qu’appelle t’on névrose de classe en psychogénéalogie ?
C’est un terme qui désigne une double contrainte sociale.
Bon, je vous ai perdu. Pas de panique ! Je vais vous expliquer.
Par exemple, des parents de classe ouvrière souhaitent que leur enfant réussisse professionnellement, et change ainsi de statut social. Oui mais… Oui mais celui-ci doit rester fidèle à ses origines familiales, celles d’une famille de classe ouvrière.
Alors comment cela se passe-t-il au niveau inconscient ?
Et bien l’enfant va fuir le succès, la réussite, pour rester en fidélité à ses origines, pour ne pas dépasser le parent.
Comment ? En oubliant par exemple son rendez-vous à un examen, en ayant un accident en y allant ou en étant malade pour ne pas pouvoir s’y présenter. En oubliant ses papiers d’identité le jour du concours, en arrivant en retard, ou en ratant son examen alors que c’est un excellent élève etc… Autant d’actes manqués qui ont une explication.
Laquelle ? Le fait de réussir pourrait créer une distance dans la cellule familiale.
Une distance physique, parce que l’enfant pourrait être amené à partir et donc être éloigné de sa famille. Et une distance sociale aussi, parce qu’Il pourrait évoluer, et donc ne plus avoir les mêmes habitudes, les mêmes comportements. Son niveau financier pourrait changer, son entourage aussi, ses centres d'intérêts, et ainsi créer un éloignement avec son proche entourage.
Pour les parents, ce serait alors comme un sentiment d’infidélité et de souffrances.
Tous ces actes manqués amènent inconsciemment les descendants à ne pas dépasser cette barrière sociale invisible que les parents, les autres membres de la famille, n’ont pas pu franchir. Le message du clan familial pourrait être alors « Nous voulons que tu réussisses, mais nous avons peur que tu nous dépasses et que tu nous quittes »
Cette double contrainte peut également amener le parent à avoir des agissements, des comportements, pour ne pas que l'enfant réussisse.
Comment ? En décidant par exemple de lui faire arrêter sa scolarité pour qu’il aille travailler, alors que son niveau scolaire le destinait à faire de longues études,
En usant de chantage affectif "Je comprends ta décision mais si tu t'en vas je vais me retrouver seul(e)" plongeant alors l'enfant dans un choix lourd de culpabilité, tiraillé entre le désir d'aller vers son but et la peur de laisser son parent.
On peut retrouver ces actes manqués bien souvent lors des transitions scolaires comme pour le baccalauréat, une entrée à l’université, un doctorat… et dans la vie active aussi à l’âge adulte, lors de promotions, de changement de voie professionnelle.
Il faut bien comprendre que cette fidélité familiale se passe au niveau de l’inconscient et qu'elle est invisible, mais elle va diriger la vie de l’enfant à son insu.
Prendre conscience de ce schéma va permettre de rompre avec cette loyauté et ainsi se donner le droit de dépasser son parent, et se réapproprier sa vie et ses choix.
Alors, névrosé(e) oui, mais je me soigne et je réussis ma vie ! 😘
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