Les étapes du deuil
- Nathaly FRANCOIS - Psychogénéalogiste - Coach -
- 4 oct. 2016
- 4 min de lecture

« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. »
(Victor Hugo)

Quoi de plus violent que la perte d’un proche ? Nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre à la disparition d’un être cher.
Parce que c’est quelque chose d’irrévocable dans la continuité de notre histoire familiale, parce que la personne n’est plus là, parce qu’elle ne sera plus là !
Alors comment rebondir ? Comment accepter l’inacceptable pour nous ? Comment reprendre le cours de notre vie et continuer à avancer ?
Le deuil est considéré comme un processus nécessaire de délivrance, nommé résilience.
Une séparation, un divorce, sont également des deuils à faire pour accepter et se libérer. Ne pas rester bloqué dans la colère, la tristesse, et pouvoir ouvrir à nouveau son cœur à une autre histoire d'amour.
LES ÉTAPES DU DEUIL

Courbe des étapes du deuil (inspirée des travaux d'Elisabeth Kübler-Ross)
LA DESCENTE

LA PERTE (un évènement qui crée l’avant et l’après)
C’est le choc ! Le monde s’écroule, nous restons sans voix, vidé, abasourdi. A ce stade, des sentiments négatifs et mêlés (plus ou moins identifiés) sont présents chez la personne. C’est un moment de rupture, de perte d’investissement, de sens, de repère.
Ex de réaction : « J’aurais dû, si j’avais su, si j’avais pris cette décision »
LE DÉNI
Il y a une période où l’on sait ce qui est arrivé mais où l’on n’arrive pas à réaliser (émotionnellement parlant).
A ce niveau, ce qui est dénié c’est la perte elle-même. Cette phase est d’autant plus violente que la perte, la rupture n’était pas prévisible.
Ex de réaction : « Ce n’est pas possible, ce n’est pas vrai, c’est un cauchemar, rien ne change»
LA COLÈRE
Ce qui est insupportable en «dedans» est projeté à «l’extérieur». Il faut un bouc émissaire, un responsable qui est la cause de tout…
Ex de réaction : « Mais pourquoi ? C’est de ma faute, c’est de ta faute»
LA PEUR
C’est une peur en soi, pour soi et les autres. Cette peur s’exprime par les incapacités que formule la personne, un sentiment d’abandon, des doutes sur ses capacités et sur le futur.
Ex de réaction : « Qu’est-ce que je vais devenir ? Saurai-je m’adapter ?»
LE CHAGRIN
C’est une étape où l’on a du mal à contenir ses larmes. A ce niveau la personne a pris pleine conscience du réel. Ce qui fut ne sera plus… Elle ne peut encore envisager le futur, un ailleurs, comme pour ne pas trahir. Le refus de voir que la vie peut apporter encore des bons moments.
Ex de réaction : « Je ne m’en remettrai jamais à quoi bon maintenant»
LA REMONTÉE : On sort de l’impasse, l’espoir renaît.

L’ACCEPTATION
Après avoir pu pleurer, se fâcher, parler et vider son cœur, enfin arrive une étape où l’endeuillé commence à admettre ce départ. La vie ne sera plus jamais la même et il (elle) ne reviendra plus.
La séparation est réelle et elle se laisse intégrer. La tristesse et la solitude sont là mais la douleur devient plus supportable. Ce n’est pas la négation des évènements douloureux, ni un oubli de la perte, mais la décision de faire, de continuer sa route !
A ce niveau, la personne prend la décision d’affronter, de faire face, de rebondir. Elle s’oriente vers le futur, le sentiment (estime de soi), la conscience de soi redevient plus importante que l’être perdu.
Ex de réaction : « Il faut faire avec, c’est dur mais c’est ainsi»
LE PARDON
La personne endeuillée refait des projets, se surprend à sourire, puis à rire. La vie reprend son cours avec de nouveaux but ou attachements. Le pardon peut apparaître.
En 1er vient le pardon à soi-même de n’avoir pas pu empêcher la perte. La personne cesse d’en vouloir à «l’objet» d’être perdu et aux personnes qu’il a cru être (réellement ou imaginairement) responsable.
Ex de réaction : « Je renonce à en vouloir à tous ceux que j’ai considérés comme responsables de cette souffrance»
LA QUÊTE DE SENS, LE CADEAU
Il s’agit d’envisager de reconnaître ce que le deuil a généré et qui est positif. De reconnaître et d’accepter que le deuil a permis de faire des choses non envisageables dans l’ancienne situation, telles que développer de nouvelles compétences, accéder à des responsabilités élargies.
Ex de réaction : « Cette épreuve m’a permis de, Grâce au deuil j’ai pu»
LA SÉRÉNITÉ
La personne a fait la paix avec ce moment de vie qui a été douloureux et arrive à l’évoquer sans excès d’émotion.
Elle vit ICI et MAINTENANT.
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